Les préjugés et l’ignorance ont empêché pendant longtemps que les femmes épileptiques accèdent aux joies de la maternité. Fort heureusement, ces préjugés sont de plus en plus atténués du fait de la progression des connaissances : aujourd’hui, 5000 bébés naissent de mamans épileptiques, chaque année, en France (Beaussart-Defaye & Beaussart, 2009). Il n’en reste pas moins que la grossesse d’une femme souffrant d’épilepsie est considérée comme une grossesse à risque par le corps médical et que la future maman est donc étroitement suivie depuis la planification de sa grossesse jusqu’à son accouchement.

Lorsqu’une grossesse est planifiée chez une femme épileptique, le neurologue réévalue et discute avec sa patiente des bénéfices et des risques du traitement en cours pour elle-même et pour l’enfant à venir (voir chapitre 3 ci-dessous). Le cas échéant, il recherche un traitement plus approprié, destiné à réduire, autant que faire se peut les risques encourus par l’enfant tout en conservant l’efficacité du traitement pour la mère. Par ailleurs, le médecin prescrira de façon quasi systématique une administration d’acide folique (vitamine B9), au moins un mois avant le début de la grossesse et pendant le premier trimestre de celle-ci. L’acide folique est une substance présente naturellement dans l’organisme où elle joue un rôle important dans la division des cellules au cours de la formation de l’embryon. Or, en absence de supplémentation, certains médicaments antiépileptiques accélèrent l’élimination de l’acide folique qui, de ce fait, n’est plus présent en quantité suffisante dans l’organisme (Elefant et al, 2007).

L’utilité de ce traitement préventif est cependant discutée. Certains prétendent que son efficacité n’est pas démontrée (Mawer, et al., 2010) (Kjær, et al.,2008) (Mawer, et al., 2010).
Beaucoup de neurologues préfèrent encore aujourd’hui le prescrire.